Dans un contexte de crise, on peut s’attendre à des remises en cause importantes sur les projets. Certains d’entre eux, en particulier les plus gros et les plus ambitieux, ne se feront pas ou seront abandonnés. Une politique globale de réduction de coûts va introduire des choix de projets à retour rapide sur investissement.
Je pense qu’on aura deux grandes réactions de la part des directions informatiques. Les plus frileuses vont se recentrer sur ce qu’elles connaissent et ne pas prendre de risque (c’est le grand retour du COBOL). Les plus hardies vont explorer des voies nouvelles et profiter de l’arrêt des gros projets pour faire des projets plus petits à forte utilité – idéalement des projets permettant de faciliter la décision d’arrêter ou non un gros projet.
Tout ce qui est lourd et coûteux va souffrir
Pour moi le maître mot de 2009 sera Agilité.
Il va falloir rebondir. Tout ce qui est lourd et coûteux va souffrir. Les langages agiles qui commencent à avoir une certaine maturité et des premières réussites vont commencer à voir jour dans les entreprises. On peut aussi s’attendre à une explosion de petites entreprises (générées par les licenciements économiques des grosses sociétés) qui vont naturellement se tourner vers des solutions à moindre coûts.
C’est peut-être cela qui lancera la mode des applications d’entreprise et des fichiers clients hébergés « on the Cloud » dont nous parle entre autres Guillaume.
Une autre grosse activité à considérer concernera les exploitations.
Pas mal de projets importants arrivent maintenant à leur terme après plusieurs années de développement. Il va falloir les mettre en production et la demande en compétence sur l’administration, le calibrage, la montée en charge, l’optimisation va être réelle, d’autant que les projets seront certainement finis à la hâte, en minimisant la conservation des ressources sur place pour les raisons évoquées plus haut de réductions de coûts.
Green IT – pour une écologie du SI
Un troisième point important concernera « l’écologique ». Les sociétés vont prendre de plus en plus en compte les aspects « écologiques » dans leur système d’information. Cela fait bien vis-à-vis du public (c’est citoyen) et surtout ça permet de réduire les coûts. Au moins un grande entreprise dans le domaine de la Prévoyance a déjà lancé un programmes à ce sujet, et elle commence à communiquer là dessus.
Et ça devient une vraie nécessité pour certains sites.
On m’a raconté, il y a deux ans, que le site de Défense était au taquet et que qu’une grande banque ayant son siège là-bas ne pouvait pas installer de nouveaux serveurs. Edf ne pouvait pas leur fournir plus de courant.
Des projets citoyens vont donc se faire de plus en plus connaître et faire évoluer le monde dans lequel nous vivons. Je pense particulièrement à l’OLPC qui a déjà fait bouger les constructeurs de portables (c’est chouette les ultra portables).
Linux – et Ubuntu en particulier – devrait aussi commencer à se tailler de bonnes parts de marché, toujours pour des raisons économiques.
Microsoft va commencer à souffrir sérieusement : échec de Vista, OpenOffice de plus en plus utilisé, Ubuntu proposé comme alternative d’OS par les constructeurs.
Enfin, je prévois les premiers scandales des machins comme face-book.
Avec tout, ce que les gens mettent en ligne sur leur vie sans réfléchir, ça va commencer à déraper. Et ceux qui ont toutes ces données sur les utilisateurs vont bien être tentés d’en tirer des profits.
Tant pis si ça se fait au détriment du droit et de la liberté individuelle.
Bon je m’arrête là. Vous avez vu, je n’ai pas parlé de Smalltalk. Je me réserve pour un prochain…
Auteur: Jean-François Lefevre