Android est un système d’exploitation développé par un consortium autour de Google. Son usage est dédié aux Smart phones et autres téléphones mobiles mais on commence à le trouver également sur quelques Netbooks. Ce système d’exploitation est basé sur Linux et embarque en son coeur une JVM spécialement écrite pour lui.
10. Android s’insère particulièrement bien dans la stratégie de Google de faire passer l’information. A bien y regarder, que l’on utilise internet ou que l’on utilise demain son téléphone mobile, nous sommes entrés dans une ère où l’information circule, tout le temps, passe de main en main, le plus vite possible, sans s’arrêter. C’est vrai pour l’information « classique » – un soulèvement au Tibet ou le renversement du gouvernement Tchèque. C’est vrai aussi pour l’information dans les entreprises. Chez Dell, en quelques minutes, une commande prise par téléphone par une Irlandaise pour le compte d’un homme d’affaire en Hongrie sera mise en production dans une usine Dieu sait où.
L’information se balade sur une toile mondiale. Elle est accessible de n’importe où. C’est particulièrement frappant si vous prenez par exemple le RER pour rentrer de la Défense à Paris. De jeunes gens consultent sur leur téléphone les horaires de cinéma et les critiques des films pour organiser leur soirée, ou qui répondent à des mails professionnels de leurs clients. Une antenne et vous êtes connectés à toute l’information du monde, que cette information soit très professionnelle ou très personnelle, elle viendra se livrer à vous, elle ne peut pas faire autrement.
Et dans ce monde de circulation, dans ce monde de foisonnement, Google se veut le Windows de l’information, le système d’exploitation de la circulation d’information. Main invisible ? Grand ordonnateur ? Ultime artisan de l’Ether [1] ? Il fait passer l’information. En délivrant un OS pour les téléphones mobiles, il apporte l’information au plus près de chaque individu. Cette démarche bien sûr doit amener à se poser des questions sur le monde avenir où un acteur a ici le quasi monopole des moyens de rechercher et de restituer l’information. Mais en même temps qu’une interrogation, c’est aussi la réalité d’un monde qui change, d’une technique qui propose de nouvelles possibilités. A chacun de s’approprier ce nouveau monde fluide.
9 Timing : la technologie embarquée, les réseaux et les serveurs sont là. Le nombre de téléphones qui peuvent se connecter à internet ne cessent d’augmenter. Actuellement , 3 millions de Français surfent sur internet à partir de leur téléphone mobile, sur 55 millions d’abonnés, soit 8.3% des abonnés. Chiffre de février 2008. Or le nombre de téléphones pouvant se connecter à internet va continuer à croître et le nombre de services augmentera lui aussi. On dirait une réplique de la vague internet des années 2000…
8. Une architecture ouverte au développement. La base de ce nouvel OS est un Linux (noyau 2.6) . Au dessus, vous trouvez une série de bibliothèques en C/C++ pour augmenter les capacités de ce système : bibliothèque Media, bibliothèques pour la 2D et la 3D, SQLite pour stocker les données…
A ses côté le Runtime Android et la JVM Dalvik (une sorte de jvm Standard Edition – JSE) se charge de faire tourner les applications Android en Java. A partir de cette VM, les développeurs ont accès à un certain nombre de bibliothèques pour profiter des capacités du « Device » : téléphonie, Window Manager , géolocalisation… Ces bibliothèques sont accessibles pour les applications écrites en java pour la JVM Dalvik et déployées sur ce téléphone. Autrement dit, depuis un programme Java, on a accès à une série d’API pour utiliser le GPS, l’interface graphique, le stockage des données etc.
7. Une série d’outils qui sont autant de « killer features ». Je pense ici particulièrement au GPS, au lecteur de code barre, à la base de données, à Google Maps et à l’appareil photo (mais c’est devenu classique !). Non seulement ces possibilités sont bien agréables pour un téléphone mais elles sont en plus accessibles pour le développeur. Couplés avec un accès à des données ou des services métier hébergés sur des serveurs classiques (publiques comme Wikipedia ou professionnels, services REST ou service SOAP), les possibilités sont vraiment importantes.
6. Un langage de programmation largement répandu : Java. Que l’on aime ou pas, il y a beaucoup de développeurs java. Donc beaucoup de personnes qui en puissance peuvent développer pour Android. Là encore, pas de frontière – comme avec l’Objective C de l’IPhone, quoique l’on pense de ces deux langages. Bien sûr, les concepts fondamentaux d’Android (Intent, Activity, Service…) doivent être appris mais les premières étapes de l’apprentissages sont épargnées aux développeurs qui connaissent déjà le Java.
6. Un ecosystème très vite constitué. La mailing list de développement Android est très active (elle me rappelle par son activité les débuts de la mailing list de Struts). Les forums se montent toutes les semaines. De nouvelles applications sont proposées chaque jour sur l’Android Market. Des « early adopters » influents comme Tim Bray et Eric Burke – qui tiennent chacun des blogs parmi les plus lus dans le monde du développement – s’intéressent de très près à la plate-forme.
En France, SFR lance un concours de développement. Déjà deux « Android Parties » ont eu lieu à Paris grâce au site communautaire d’information www.pointgphone.com – réunissant plus de 30 personnes dans une ambiance fiévreuse où le mot de Far-West était souvent prononcé. Et ce samedi aura lieu le premier Bar Camp dédié à Android. Ce BarCamp sera plus particulièrement dédié à la découverte de la plate-forme Android et au développement d’applications sous Android. Le nombre de participants était limité à 100 et cette limite a été vite atteinte…
5. Une solution qui permet d’envisager des développements pour l’entreprise. Tout est là : une plate-forme de développement – un émulateur est fourni avec le SDK, une intégration à Eclipse. A partir de là, on peut envisager de créer et de déployer des applications qui s’installeront sur des flottes de portables prêtées aux membres de l’entreprise. Les métiers demandant de la mobilité (de l' »executive » au livreur, en passant par le représentant ou le commercial) peuvent bénéficier d’applications accessibles pour eux, en même temps que de services simples comme … d’avoir un téléphone.
C’est à mon sens l’un des grands apports d’Android que de donner la possibilité à toutes les entreprises de développer des applications mobiles.
4. C’est une solution libre. Gratuite. Performante. Même pas besoin de payer pour avoir un OS qui promet beaucoup d’applications. Et à peine 35 dollars à payer pour avoir accès à l’Android Market pour faire connaître ses applications. Au point que les gens se demandent quel est le système économique de Google. N’étant pas (du tout) économiste je ne saurai vous répondre. En tout cas, une chose est sûre, si Google réussit à imposer Android, il aura réussi à faire circuler encore plus d’information et ainsi à rendre leur présence au monde encore un peu plus nécessaire.
3. C’est une solution ouverte. Il est facile de développer pour Android. Facile de proposer ses applications. Facile d’utiliser ses capacités. Bien sûr, le système a ses limitations (l’accès au root sous Linux par exemple). Mais tout est prêt pour ouvrir l’OS aux développements. Ainsi, par le concept d’Intent, toute application peut se déclarer dans le système, s’interfacer avec les autres. Chaque application peut faire appel à une autre application et partager des ressources et des informations avec elle.
2. Une place à prendre: I-Phone? BlackBerry? Peu importe d’une certaine manière, nous sommes sur un marché en pleine expansion, chacun a sa chance. Mais il est fort à parier que le dernier arrivé ramasse une bonne part de la mise, comme le PC d’IBM avait su le faire lors du lancement de l’ordinateur personnel – c’est par exemple l’avis de Ganesh Prasad.
1. Des solutions à inventer. Et beaucoup de plaisir à venir 🙂
Auteur: Gabriel Kastenbaum
Ressources : Le site officiel d’Android : http://www.android.com/
Les deux sites référence en France sur l’actualité Android : http://www.pointgphone.com et http://www.frandroid.com/
Formation Android chez Oxiane : http://www.www.oxiane.com/formation_go-and1.html
[1] Ether : « Espace en tant que milieu dans lequel se transmettent les ondes radiophoniques. (…) Dans le domaine de la cosmogonie anc. ou p. réf. à celle-ci] Le fluide subtil (cf. supra A 1) considéré comme : 1. L’un des éléments fondamentaux ou la substance fondamentale d’où procède toute la création. » Voir http://www.cnrtl.fr/definition/ether